Définition et historique
La Fenamef et les Espaces de Rencontre : une dynamique d’ouverture affirmée
LES ESPACES DE RENCONTRE initient pratiquement les premiers, au cœur des années 1980, de nouvelles pratiques professionnelles nées, tout autant des besoins des « nouvelles familles », d’une nouvelle perception du travail social, de la place des parents que du besoin impérieux de mettre en œuvre un réel accompagnement de prévention au regard des constats réalisés dans le champ curatif.
Ces lieux ont pour but, dès les premières créations, d’accompagner le maintien ou la reprise du lien enfant-parent ou enfant-grands-parents dans les situations de séparation/divorce et/ou rupture.
Des cadres éthiques d’accompagnement sont posés afin de fonder et de délimiter les pratiques ; de la confidentialité à l’indépendance et au non-jugement, ils s’attachent tous à exclure les pratiques d’investigation ou d’évaluation de situation familiale.
La nécessité de se démarquer des interventions traditionnelles et/ou curatives se fait sentir pendant nombre d’années, car c’est aussi le prix à payer pour s’identifier.
Ce sera le cas de toutes les pratiques professionnelles du large champ du soutien à la parentalité, champ qui voit le jour dans les décennies 80-90 et « s’officialise » en 1999.
Aujourd’hui, les Espaces de Rencontre, à partir des décrets d’octobre et novembre 2012, sont consacrés. Leur identité est désormais affirmée et, force est de constater que le travail social des années 1990-2000 n’a pas entamé cette identité mais que, bien au contraire, il s’est inspiré de ces pratiques novatrices pour faire évoluer ses propres cadres et perceptions.
L’heure n’est plus à questionner l’appartenance des Espaces de Rencontre au travail social mais bien d’accompagner la poursuite de leur reconnaissance, de prendre en compte leur diversité tout en préservant leurs fondements, et de penser leur pérennité financière.
LA FENAMEF, née dans la mouvance de cette nouvelle perception du travail social, s’est attachée, dès sa création en 1991, à fédérer et représenter les associations gestionnaires de services, tant sur le plan des pratiques que sur les questions de gestion.
Concernée, dans un premier temps, par les services de médiation familiale, elle s’est progressivement ouverte à d’autres champs pour trois raisons :
- La demande des adhérents, gérant eux-mêmes des services pluriels. Pluriels au sens de l’ouverture de la médiation familiale à d’autres champs que la séparation/divorce ; pluriels au sens de l’ouverture au champ de la médiation hors familiale (en ce sens, elle sort du domaine du travail social mais reste centrée sur la question du lien social) et pluriels au sens de la mise en œuvre de différents modes d’accompagnement du lien familial : médiation familiale, espaces de rencontre, accompagnements spécifiques du droit de visite dans des situations complexes, services d’accompagnement de la parentalité, groupes de paroles, ateliers, services de prévention petite enfance, etc. Les adhérents souhaitaient se voir représentés dans la diversité des pratiques professionnelles qu’ils mettaient en œuvre.
- L’évolution des besoins des familles impliquant la nécessité de percevoir, non pas un segment dans une pratique professionnelle, mais bien, dans une vision transversale, une dimension supérieure d’accompagnement du lien familial.
- La demande des pouvoirs publics sollicitant la Fenamef pour tenir un rôle fédérateur et représentatif de la diversité des services et des accompagnements, à partir de la qualité constatée dans la représentativité des services de médiation familiale.
La Fenamef affirme donc son attachement à poursuivre deux buts simultanément concernant les espaces familiaux, l’un n’allant pas sans l’autre :
- Accueillir la diversité des pratiques d’accompagnement du lien familial
- Accompagner la définition des cadres d’intervention.
Elle affirme également sa volonté de travailler avec les autres fédérations et associations nationales dans un souci de respect mutuel au service des adhérents et des familles.
Marie-Odile REDOUIN